Zellerides du lias D'Europe occidentale (Brachiopodes)

Lorsque j'ai entrepris ce travailla Paléontologie, celle des Invertébrés principalement, s'ouvrait aux conceptions de la Nouvelle Systématique introduite en Zoologie plus de vingt ans auparavant. L'application au monde fossile du concept biologique de l'espèce et de la Systématique des Populations semblait devoir élargir considérablement les horizons de la recherche, mais les classifications des divers embranchements se trouvaient remises en cause dans leurs fondements mêmes. Parallèlement le perfectionnement des méthodes et des instruments d'analyse, le développement des techniques statistiques apportaient autant d'outils précieux au chercheur. Enfin le cadre chronostratigraphique s'affinait de plus en plus en raison des progrès de la Stratigraphie. Aussi apparaissait-il nécessaire de réviser les grands travaux monographiques sur lesquels on s'appuyait jusqu'alors.

C'est aux hasards du découpage académique que je dois la chance d'avoir connu ce que d'aucuns ont nommé «l'école dijonnaise» où soufflait d'abondance le vent de la Nouvelle Paléontologie.C'est là qu'est née et que s'est développée ma vocation de géologue et de paléontologiste au contact de martres éminents qui m'ont formé progressivement au métier de chercheur. L'enseignement magistral du Doyen R. Ciry est certainement à l'origine de mon orientation vers les Sciences de la Terre. Par la suite, j'ai toujours trouvé auprès du «Patron», comme nous disions, les encouragements et les conseils d'expérience dont j'avais grand besoin. Qu'il trouve ici la marque de ma reconnaissance. A côté de lui,les Professeurs P. Rat et H. Tintant m'ont fortement marqué de leur empreinte. Le Professeur Rat m'a véritablement appris le métier de géologue, aussi ai-je été très sensible à l'attention avec laquelle il a toujours suivi mon travail de thèse et c'est un honneur pour moi qu'il préside mon jury. Au Professeur Tintant je suis redevable de ma vocation et de ma formation de paléontologiste. En effet il m'a montré par l'exemple que la Paléontologie d'aujourd'hui n'est pas une occupation mineure, proche de la philatélie par sa démarche, mais une véritable discipline scientifique. Il m'a appris la maitrise de techniques statistiques et a suivi avec intérêt mes recherches dans l'utilisation des méthodes de l'analyse multivariée. C'est lui également qui m'a ouvert les portes de plusieurs institutions en France comme à l'étranger. Aussi ma reconnaissance envers le Professeur Tintant est grande et la réalisation de cette thèse ne peut en exprimer qu'une faible partie.

Placé dans un environnement aussi favorable, il était presque naturel que mes recherches se trouvent dirigées vers la Paléontologie Systématique. Dans cette optique les Brachiopodes mésozoiques, par leur relative abondance dans les terrains,paraissaient constituer un matériel de choix; c'est pourquoi il m'a été proposé d'en réviser un groupe qui semblait assez bien circonscrit : la superfamille des Zeilleriacea. Je me suis vite aperçu qu'il n'était pas possible de réviser l'ensemble de la superfamille, dont l'histoire court du Trias au Crétacé moyen, dans le cadre limité d'une thèse de doctorat. Tenant compte des possibilités matérielles j'ai donc restreint mon étude aux formes du Lias d'Europe Occidentale qui constituent un groupement relativement homogène au sein des Zeilleriacea. Ce choix s'est trouvé conforté du fait que j'ai pu collaborer étroitement avec les Professeurs Ager et Mouterde. Le Professeur D.V. Ager m'a fait partager sa vaste connaissance des Brachiopodes mésozoiques, il a notamment guidé mes recherches sur les formes d'Angleterre. De plus il a éveillé mon penchant pour les recherches paléoécologiques, il m'a montré l'importance de la connaissance de l'autécologie des Brachiopodes et ses implications sur la systématique de ces Invertébrés. Je lui suis particulièrement reconnaissant d'avoir revu une partie de mon manuscript et d'avoir accepté de participer à mon jury. M. le Professeur R. Mouterde a été pour moi un garant très précieux sur le plan de la chronostratigraphie. Il m'a, avec une grande bienveillance, laissé mettre à contribution sa parfaite connaissance de la stratigraphie des terrains liasiques d'Europe. Non seulement il m'a ouvert ses collections mais aussi m'a guidé à plusieurs reprises sur le terrain, particulièrement dans la péninsule ibérique. Il était donc également naturel qu'il siège à mon jury.

«Last but not the least», M. le Professeur P. Feuillée a suivi avec intérêt l'élaboration de ce travail, notamment dans sa phase finale. Bien que ses préoccupations de recherche soient quelque peu éloignées des miennes, je garde le souvenir de nombreuses discussions, souvent passionnées, et lui sais gré de m'avoir insufflé de son dynamisme lorsque le mien commençait à s'émousser. Il m'a apporté l'expérience du sédimentologiste, faisant ainsi la liaison entre les deux équipes du «labo.» dijonnais. Je suis très sensible au fait qu'il ait trouvé le temps nécessaire pour juger de cette thèse,malgré ses tâches de Président de l'Université de Dijon.

En dehors de ces maîtres qui m'ont formé et encouragé, la réalisation de ce travail doit beaucoup aux chercheurs français et étrangers qui m'ont fourni des renseignements, ouvert leurs collections, accompagné sur le terrain,et dont la plupart d'entre eux m'honorent de leur amitié. <...>